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Delphine, un nouveau souffle au travail !

Delphine, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai fait un syndrome de Lyell à un anti-inflammatoire, en 2007 à l’âge de 37 ans. Et j’ai été transportée, en avion sanitaire, pour être hospitalisée à l’hôpital Henri Mondor de Créteil. Aujourd’hui, à 52 ans, je souffre principalement de séquelles oculaires invalidantes. Et je porte des lentilles sclérales.

Je crois, que tu veux nous parler plus particulièrement de l’aménagement de ton poste de travail ? Et tout d’abord, quelle est ton activité professionnelle ?

Je suis ingénieur dans une administration et je fais surtout du travail sur ordinateur. L’état actuel de mes yeux me permet seulement de travailler à mi-temps.

Qui est intervenu pour adapter ton poste de travail à tes difficultés visuelles ?

Comme j’ai obtenu la reconnaissance travailleur handicapé, mon employeur a sollicité, en lien avec le médecin du travail, Cap emploi. Celui-ci a fait appel à une orthoptiste spécialisée et travaillant dans un centre pour déficients visuels. Les préconisations de Cap Emploi et de l’orthoptiste ont été mises en place par mon employeur qui a pu bénéficier du fonds AGEFIPH pour l’achat de matériel spécifique. L’aménagement de mon poste de travail a été conçu pour une personne malvoyante et adapté à mes difficultés propres.

Comment est aménagé ton bureau ?

Je suis dans un bureau individuel et les volets sont fermés en permanence. Une lampe sur pied qui diffuse une lumière douce, est placée derrière moi. Ça donne un peu une ambiance de veillée funèbre mais c’est très reposant pour les yeux ! Je dispose d’un écran d’ordinateur sur bras articulé ; ce qui permet de faire varier, comme je veux, la distance entre l’écran et les yeux. L’écran est positionné à quelques centimètres de mes yeux et légèrement au-dessus du clavier (placé au bord du bureau).

Sur quel matériel informatique, travailles-tu ?

En plus du bras articulé dont je viens de parler, j’ai un clavier en caractères agrandis (caractères blancs sur fond noir). C’est un clavier spécifique (mais il est possible d’adapter tout type de clavier grâce à des autocollants à poser sur les touches ; c’est ce que j’ai chez moi). Une petite lampe est aussi adaptable sur le clavier pour éclairer les touches. Je ne m’en sers plus mais ça m’a été utile quand j’ai repris le travail après 3 ans d’arrêt maladie. Ce matériel m’a d’abord été prêté par un opticien spécialisé pour voir s’il me convenait, avant d’être acheté par mon employeur.

Mon ordinateur a été paramétré pour faciliter la lecture : inversion des couleurs, caractères agrandis (icônes, curseur…), mot de passe agrandi… Je ne pourrai pas travailler sans la fonction inversion des couleurs qui permet d’avoir des caractères blancs sur fond noir.

Et je devrais avoir prochainement un logiciel de dictée vocale (Dragon®).

Disposes-tu d’autres équipements ?

Oui, pour lire les documents papier, j’ai une loupe électronique ainsi qu’une caméra IriS (IriScan Desk). Il suffit de glisser un document sous la caméra pour qu’il apparaisse sur l’écran de mon ordinateur avec possibilité de le scanner en instantané.

As-tu suivi des formations ?

J’ai eu quelques heures de formation individuelle sur la loupe Windows, les touches de raccourcis clavier (pour agrandir à la demande par exemple), la caméra IriS… Je devrais être formée bientôt au logiciel de dictée vocale.

Également, mon formateur, lui-même malvoyant, me tient au courant des nouveautés numériques pour les déficients visuels.

As-tu des conditions de travail particulières ?

Sur prescription du médecin du travail, je ne fais pas d’astreintes et de déplacement. Je pourrais faire du télétravail mais je ne le souhaite pas parce que je ne retrouverais pas chez moi les mêmes conditions de confort.

Quels conseils donneraient à d’autres personnes ?

Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide dès le départ ou si l’état des yeux évolue : « Il vaut mieux trop d’équipements que pas assez. »

As-tu autre chose à ajouter ?

Ma petite astuce : j’utilise pour la lecture des lunettes à chambre humide équipées de verres correcteurs limitant ainsi la sécheresse oculaire et les lumières parasites.

Le service du personnel a fait un gros travail pour adapter mon poste. Je me suis sentie écoutée et bien entourée. Tout cet accompagnement m’a aussi été très utile dans la vie quotidienne. Même si ce n’était pas le but, la reprise de mon travail m’a poussée à avancer et être plus autonome sur les outils numériques.

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